mardi 15 septembre 2009

Du passage à l'acte lacté

Alors, ami(e)s blogogriffu(e)s, qu’est-ce qu’une grève ? Voici ce que nous en confie mon pote Larousse l’Ancien :
Grève n.f. Terrain uni et sablonneux le long de la mer : Errer sur la grève.
Or donc, j’en appelle solennellement aux folles et fous, bref à tous ceux qui ont un grain. Unissons nos grains de sable, et forts de notre tas, faisons-y la grève (… sur le tas !). Errons-y, amers. Et peut-être, sur notre grève, verrons-nous quelque chose qui brille par intermittence : un éclat de mica, une auréole de sage, un clin de phare… au pire un pauvre vieux néon, mais ça vaudra toujours mieux que ce miroir aux alouettes qui brille tout le temps, à nous en aveugler, et qui n’est pas un phare mais un président de la république. Attention, à grand renfort de médias envasés, des marchands nous déversent un sable libéral qui n’aura d’autre vertu que de nous endormir !
Il semble heureusement que les grains s’éveillent, et qu’un grain menace enfin.
Pourquoi les vaches, elles ont froid, demandait-on à la récré ? Eh bé, parce que le lait, ça caille ! Nouveau : le lait se prend désormais un coup de chaud. Et se met en grève. Gare au lait qui bout, disait mon aïeule, il va se sauver de la casserole. Il s’agit bien de cela : on veut les passer à la casserole, alors les éleveurs laitiers montent en température, pour se sauver ! Mais, et loués soient-ils, dans le calme et en réfléchissant. Sur les normes que la commission européenne leur imposa, sur la duplicité de certains leaders syndicaux, sur les modes de production auxquels, sans doute, ils adhérèrent sans trop réfléchir (mais avaient-ils le choix ?), sur l’ahurissante servilité de la presse…
Alors mes amis et voisins l’ont fait : ouvrir la vanne, et vider le tank. C’est un geste grave. Il y eut des larmes. Que vive la grève du lait, pour que point ne prenne la greffe du laid !
Mais nul doute que Nico l’Ancre et ses séides sauront rebondir, et retourner le mouvement à leur profit. Comment ? La grippe A menace. Il urge d’exiger des mamans et nourrices qu’elles aussi fassent la grève du lait. Plus de téton, pas de contamination !
Et merci de vous laver les mains en sortant de cet article…

vendredi 4 septembre 2009

De l'obscur

IlnI, comme maintes féminidées, est cycliquement saisie d’une petite fringale. A savoir un appétit soudain de fringues. Or chaque fois elle nous revient de la ville le mental acidulé. A croire que les modistes ont trempé leurs étoffes dans la diarrhée de l’Erika ou de quelque autre pétrolier sagouin. Y a que du noir ! Rien que du noir ! Toujours du noir ! Oui mais, lance une autre cliente, le noir, ça va avec tout. En effet, Madame, même avec la Mort. Vous exagérez, poursuit notre contradictrice, on ose encore la couleur ! C’est vrai, on se hasarde au rouge sombre, voire au violet foncé, mais sur fond noir. Quant aux chaussures, toutes noires aussi. Pompes funèbres, décidément…
Vaut-ce mieux, cela, le noir de la semelle au chignon, que tchadors et burquas ? Au fond, c’est du pareil au même. Astres délicieux, radieux minois de nos jours, et tendres lumignons de nos couettes, pourquoi vous éclipser ? Oui, vaut-ce mieux, cela, l’invisibilité d’ébène, une peau de nuit dans le plein jour, que tchadors et burquas ? Encore argue-t-on que leurs voiles sont imposés aux femmes d’Orient. Mais vous, belles d’Occident, pourquoi vous noircir de votre plein gré ? De quoi portez-vous le deuil antique ? J’ai mon idée… et vous aussi, sans doute. Le noir va avec tout, peut-être, mais vous, femmes de charbon, femmes de cendre, je ne suis pas certain que vous sachiez où vous allez.