vendredi 4 septembre 2009

De l'obscur

IlnI, comme maintes féminidées, est cycliquement saisie d’une petite fringale. A savoir un appétit soudain de fringues. Or chaque fois elle nous revient de la ville le mental acidulé. A croire que les modistes ont trempé leurs étoffes dans la diarrhée de l’Erika ou de quelque autre pétrolier sagouin. Y a que du noir ! Rien que du noir ! Toujours du noir ! Oui mais, lance une autre cliente, le noir, ça va avec tout. En effet, Madame, même avec la Mort. Vous exagérez, poursuit notre contradictrice, on ose encore la couleur ! C’est vrai, on se hasarde au rouge sombre, voire au violet foncé, mais sur fond noir. Quant aux chaussures, toutes noires aussi. Pompes funèbres, décidément…
Vaut-ce mieux, cela, le noir de la semelle au chignon, que tchadors et burquas ? Au fond, c’est du pareil au même. Astres délicieux, radieux minois de nos jours, et tendres lumignons de nos couettes, pourquoi vous éclipser ? Oui, vaut-ce mieux, cela, l’invisibilité d’ébène, une peau de nuit dans le plein jour, que tchadors et burquas ? Encore argue-t-on que leurs voiles sont imposés aux femmes d’Orient. Mais vous, belles d’Occident, pourquoi vous noircir de votre plein gré ? De quoi portez-vous le deuil antique ? J’ai mon idée… et vous aussi, sans doute. Le noir va avec tout, peut-être, mais vous, femmes de charbon, femmes de cendre, je ne suis pas certain que vous sachiez où vous allez.

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