Ce jour, Monsieur Attali vient de faire sa grosse commission sur le perron de l’Elysée. L’école, on s’en doute, s’y chope le zéro pointé. Inadaptée, source d’inégalités, et tout le toutim… Chers blogogriffus, qu’il me soit permis à ce sujet de vous soumettre un nouvel extrait de mes "Considérations éparses autour de Nico l’Ancre":
Ce midi, je lis Restes-Rances, premier quotidien national par le tirage, c’est dire s’il fume. Dans un article consacré à la prétendue faillite de l’enseignement, l’inénarrable saucissologue d’astreinte nous assène que l’école devrait savoir « entraîner les élèves à la compétition scolaire ». En écho, d’ailleurs, le supplément sports déploie rien moins que vingt-quatre pages d’affliction rédactionnelle pour promouvoir la viande humaine aux hormones et narrer les résultats des comices compétitifs.
La cause est entendue : l’école publique est foireuse. Ce genre d’assertion béton, tu discutes pas. T’as beau voir que l’instit de tes chiares, il est pas si branque que ça, que l’école, en fait, elle fonctionne plutôt bien… non, on te dit que l’école est foireuse, d’accord ? C’est vrai, tu concèdes, pas assez de postes, y a des classes surchargées, et le centre médico-pédagogique manque de personnel pour accompagner les enfants qui cahotent… Mais t’es con, t’a rien compris, en vérité ! Ca, c’est pas foireux, c’est normal. Mais alors, tu interroges, c’est quoi, foireux ? Bah foireux, c’est quand un truc qui rapporte aucun sou à personne, un truc public on va dire, par exemple une école, ça marche à peu près. T’es d’accord ? Ouais, tu dis, je trouve qu’au total la scolarité de mes gamins s’est déroulée grosso modo de façon satisfaisante. Tu vois bien, c’est foireux ! Bon, tu reconnais, au niveau pédagogique, ça n’a pas toujours été au top. T’aurais aimé un peu plus de conscience, un peu moins de savoir. N’importe quoi ! Pour que ça foire encore plus ? De guerre lasse, tu demandes : mais alors, qu’est-ce que c’est-y qu’il faut-y qu’on peut y faire qu’on y fasse ? Et là, impériale, la bétonnière gouvernante te déverse sa toupie dans l’entendement : il faut réformer ! Montessori ? Freinet ? Steiner ? Non. Microsoft. Adidas. Mac Donald.
Dans mon hameau perdu, l’espérance de vie d’un chat est très courte, et la réintroduction du genre félin dans notre biotope se solde à ce jour par un échec sanglant. Les renards et les chiens ont la canine pressante sur les gorges miaulantes. Après la mort de mon copain Ah-nom-de-diou, son fox-terrier n’a plus quitté son perron, comme s’il attendait son retour et veillait sur Fine-Claire, son épouse. Avant-hier, le clébard est revenu nous saluer à la maison. Il a fini son deuil. Mais le petit chaton, rescapé d’une portée sauvage, pauvret qui passait par chez nous, a entamé le sien. D’un coup de casse-noix sur les cervicales, notre ami fox l’a expédié ad patres. Voilà comment il faut réformer l’école. Cultivons l’art de la compétition. Apprenons à nos enfants qu’il vaut mieux aboyer que ronronner.
Ce midi, je lis Restes-Rances, premier quotidien national par le tirage, c’est dire s’il fume. Dans un article consacré à la prétendue faillite de l’enseignement, l’inénarrable saucissologue d’astreinte nous assène que l’école devrait savoir « entraîner les élèves à la compétition scolaire ». En écho, d’ailleurs, le supplément sports déploie rien moins que vingt-quatre pages d’affliction rédactionnelle pour promouvoir la viande humaine aux hormones et narrer les résultats des comices compétitifs.
La cause est entendue : l’école publique est foireuse. Ce genre d’assertion béton, tu discutes pas. T’as beau voir que l’instit de tes chiares, il est pas si branque que ça, que l’école, en fait, elle fonctionne plutôt bien… non, on te dit que l’école est foireuse, d’accord ? C’est vrai, tu concèdes, pas assez de postes, y a des classes surchargées, et le centre médico-pédagogique manque de personnel pour accompagner les enfants qui cahotent… Mais t’es con, t’a rien compris, en vérité ! Ca, c’est pas foireux, c’est normal. Mais alors, tu interroges, c’est quoi, foireux ? Bah foireux, c’est quand un truc qui rapporte aucun sou à personne, un truc public on va dire, par exemple une école, ça marche à peu près. T’es d’accord ? Ouais, tu dis, je trouve qu’au total la scolarité de mes gamins s’est déroulée grosso modo de façon satisfaisante. Tu vois bien, c’est foireux ! Bon, tu reconnais, au niveau pédagogique, ça n’a pas toujours été au top. T’aurais aimé un peu plus de conscience, un peu moins de savoir. N’importe quoi ! Pour que ça foire encore plus ? De guerre lasse, tu demandes : mais alors, qu’est-ce que c’est-y qu’il faut-y qu’on peut y faire qu’on y fasse ? Et là, impériale, la bétonnière gouvernante te déverse sa toupie dans l’entendement : il faut réformer ! Montessori ? Freinet ? Steiner ? Non. Microsoft. Adidas. Mac Donald.
Dans mon hameau perdu, l’espérance de vie d’un chat est très courte, et la réintroduction du genre félin dans notre biotope se solde à ce jour par un échec sanglant. Les renards et les chiens ont la canine pressante sur les gorges miaulantes. Après la mort de mon copain Ah-nom-de-diou, son fox-terrier n’a plus quitté son perron, comme s’il attendait son retour et veillait sur Fine-Claire, son épouse. Avant-hier, le clébard est revenu nous saluer à la maison. Il a fini son deuil. Mais le petit chaton, rescapé d’une portée sauvage, pauvret qui passait par chez nous, a entamé le sien. D’un coup de casse-noix sur les cervicales, notre ami fox l’a expédié ad patres. Voilà comment il faut réformer l’école. Cultivons l’art de la compétition. Apprenons à nos enfants qu’il vaut mieux aboyer que ronronner.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire