dimanche 10 mai 2009

Du retour du toxicochon

Celles et ceux qui auront eu la curiosité de m’endurer en spectacle n’ignorent plus rien de la charcuterie comique, et du comment ce fléau me transforma naguère en un pitoyable toxicochon. Voilà qui me confère quelque expertise, dont je me prévaux pour rappeler ce jour le b-a-ba prophylactique en matière de grippe porcine.
D’abord il faut rappeler que le danger ne se limite pas aux truies, verrats et gorets. En Amérique du Sud, le pécari aussi est un porcin. On considérera donc avec suspicion tout pétomane hilare.
Gare aux idées reçues. Le porc est gros, mais il est beau. En général, le laid est plutôt sanglier, tandis que, vraiment, le porc est mignon, surtout dans le filet. Certes, une femme qui a un porc de reine n’est pas fatalement une cochonne, mais il se peut qu’elle se soit laissée conte-à-minet. Pour s’en assurer, on vérifiera si elle est mignonne aussi dans le filet.
Le porc grogne. Le porc est un grognon. Attention : si votre bru vous colle un gros gnon, c’est qu’elle vous a pris en grippe (quelle pêche, ce bru-gnon !).
Méfions-nous des messieurs pareillement. En tout homme sommeille un cochon. S’il s’éveille, que déciderez-vous, mesdames : le porc oui, ou le porno ?
Outre les femmes et les hommes, une autre catégorie à risques : les chômeurs, qui en général se sont faits virer. N’oublions pas que la grippe est une maladie d’origine virale. On interdira judicieusement les attroupements de chômeurs (elle tombe à porc-épic, cette épidémie !). On sera moins regardant avec les joueurs de pétanque, qui sont déjà malades. En effet, si les chômeurs ont les boules, les pétanquistes ont les boules et le cochonnet.
Certaines attitudes doivent nous alerter, qui trahissent le grippé porcin : un regard en groin, par exemple, ou un mot de travers. Ou encore un charcutier qui vous fait l’apologie du plat de côte. Comment une côte peut-elle ni monter ni descendre ?
Mais en vérité, comme le souligne mon ami Odilon Kandicour, le célèbre saucissologue, « pour échapper au mal, il n’est que de cultiver une âme saine dans un porcin ! ».